Jim Jarmusch – Cinema Galeries

Jim Jarmusch

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    C’est un bonheur particulier de continuer le cycle des expositions que le CINEMA GALERIES offre depuis quelques années aux grands cinéastes contemporains (Aleksander Sokurov, David Lynch, Tsai Ming-Liang, Apichatpong Weerasethakul, etc.) avec cette fois une exposition et une rétrospective intégrale consacrées à Jim Jarmusch.

    Contrairement aux cinéastes invités jusqu’ici, Jim Jarmusch (Dead Man, Stranger Than Paradise, Gosth Dog…) ne fait pas d’œuvres pour les galeries. Pourtant, son cinéma, on le sait depuis la découverte en 1984 de Stranger Than Paradise (film devenu culte dans l’instant et encore adoré par chaque génération qui vient) est tout empreint d’une connaissance particulière des autres arts, en particulier : la photographie, la poésie, la musique, le collage, (qu’il pratique), la peinture. Son cinéma est né dans l’idée de transversalité, d’échange entre les arts, que revendiquait la scène new-yorkaise No Wave (des Ramones à Jean-Michel Basquiat) à laquelle il a pris activement part entre la fin des années 70. Et si Jarmusch ne fait pas de vidéo d’art, ni d’installation, il fait des films avec des plans que les critiques aiment appeler des plans-tableaux. Parce que leur économie est celle de la peinture : laisser voir un maximum de choses en un temps précis, respirable, pour leur gout de la séquence, pour leur fulgurance esthétique aussi. Il est un des grands cadreurs, un des grands filmeurs de ce siècle. Il est surtout ce cinéaste de l’ouverture aux autres arts, peut-être parce que son cinéma se rêve justement comme un endroit à part, moitié sauvage, moitié sauvegardé, où il pourrait accueillir toutes les formes de modernité, de rébellion, de contre- culture, la mixer, la déjouer, la repenser.

    Aussi, nous avons voulu penser cette exposition comme un itinéraire.

    Une balade à l’intérieur de ses images, de ses fameux « plan-tableaux » : on y circulera librement, comme y circulent ses personnages. On y visitera les récurrences, les motifs. Surtout, On essaiera de surprendre ce qu’on croit connaître du cinéma de Jarmusch par les images de Jarmusch lui-même. Nous avons la conviction qu’il est un cinéaste inépuisable – on croit savoir exactement à quoi ressemblent ses films et pourtant Jarmusch, et pourtant ses films sont de ceux que l’on peut revoir avec la même innocence. Ce sont des réservoirs de secrets, ils nous accompagnent longtemps, on s’y ressource, on va y respirer l’air – il semblerait qu’il soit plus rare et plus fort qu’ailleurs. Qu’on y vive mieux.

    Alors c’est peut-être cela, l’ambition intime de cette exposition : non pas prouver que Jarmusch est un artiste (ses films l’ont prouvé sans nous, et depuis trente ans). Non, simplement vivre heureux en regardant Jarmusch travailler. Vivre heureux en arpentant le monde tel qu’il le voit. Avec son sens de la précision.

    Toutefois, par de-là le principe (essentiel) de plaisir, l’ambition de cette exposition, à la façon d’un texte critique, est de faire voir et entendre sous un autre angle les formes qu’invente Jarmusch. Dépasser l’élégance pour mieux saisir la beauté du geste.

                Exposer des séries de gestes secrets.
                Exposer des séries de gestes concrets.
                Exposer des sons.
                Exposer des façons de parler.
                Exposer une certaine façon de marcher. Exposer le monde sous une autre allure.

               Jim Jarmusch a fait de tous ses films des explorations de territoires.

    Cette exposition ne peut être pensée que comme un aller-retour entre le film et l’accrochage. L’intégralité de ses films sera projeté au CINEMA GALERIES. On pourra dans le même bâtiment communiquer d’un état (le film) à l’autre (le plan-tableau) pour mieux jouer à se surprendre. Faire voyager Jarmusch comme lui-même nous a emporté : Souvenez-vous du bayou de Down by Law, du Far West originel et magique de Dead Man, du Gosth Dog et de son regard samouraï flottant sur les villes américaines. Souvenez-vous des itinéraires sentimentaux de Broken Flowers, de l’Espagne filmée comme une aventure de The Limit of Control, de Tanger la fantomatique rimant avec Detroit la vampirique dans le beau Only Lovers Left Alive. Souvenez-vous du New York fracassé de Permanent Vacation (son premier film, en 1980). Souvenez-vous des deux garçons et de la fille qui n’osent pas s’avouer leurs sentiments dans la Floride désolée de Stranger Than Paradise.

    Cette exposition/rétrospective a lieu alors que sortent tour à tour deux nouveaux films de Jarmusch. Le premier est une fiction, Paterson, qui était en compétition à Cannes, avec au casting Adam Driver et Golshifteh Farahani. Paterson sortira au CINEMA GALERIES à partir du 7 décembre. Plus tard, on découvrira Gimme Danger, le documentaire que Jim Jarmusch a consacré à la jeunesse furieuse des Stooges.

    Pour accompagner cet évènement, réalisé avec le plein accord de Jim Jarmusch, un livre sortira également aux éditions Capricci, signé de Philippe Azoury, co-curateur avec Edouard Meier, de l’exposition. Il s’agira d’un essai, ou plus exactement d’une ballade dans le monde de Jim, d’une conversation infinie avec Jarmusch, d’une marche passionnée et intime dans ses films.

    Philippe Azoury

    Jim Jarmusch – Jim Jarmusch est né en janvier 1953 dans l’Ohio (USA). Cinéaste, auteur d’une quinzaine de films indépendants, qui ont tous connu une carrière internationale, été sélectionnés ou primés à Cannes. Parmi lesquels Stranger than Paradise (1984), Down by Law (1986), Dead Man (1995), Gosth Dog (1999), Broken FLowers (2005), Only Lovers Left Alive (2013), Paterson (2016). Jim Jarmusch est aussi musicien (les groupes Del Byzanteens et SQÜRL), pratique la poésie et le collage.

    Philippe Azoury – Né en France en 1971, il est critique de cinéma (Libération, les Inrockuptibles, les Cahiers du Cinéma, le Nouvel Observateur, la NRF…), auteur d’essais sur Philippe Garrel, Werner Schroeter, Jean Cocteau, Fantômas, ou sur le photographe Antoine d’Agata. Son essai sur Jim Jarmusch paraîtra fin 2016 aux éditions Capricci.

    Edouard Meier – Né en France en 1981, Edouard Meier est un des fondateurs du CINEMA GALERIES en 2012. Il a produit les ré-trospectives et expositions de Alexander Sokurov, David Lynch, Tsai Ming-Liang, Apichatpong Weerasethakul, etc. Il est aussi associé aux sociétés de production Météroes (France), Wrong Men (Belgique).

    Informations pratiques

    JIM JARMUSCH – UNE AUTRE ALLURE

    DATE | 24.11.2016 / 12.02.2017.

    VERNISSAGE | AVANT PREMIERE PATERSON 23.11.2016 / 19:00 – 22:00
    19:00 VERNISSAGE
    21:00 AVANT PREMIERE « PATERSON » (prévente disponible)

    CURATEURS | Philippe Azoury et Edouard Meier.

    RETROSPECTIVE | 8,50 euros / 6,50 euros.

    EXPOSITON | 5 euros / 3 euros. Tous les jours de 12:00 à 19:00 (20:00 les soirs de rétrospective). Fermé le lundi. (Closed 25.12 | 01.01 | !!! 21.01 )

    UGC ART BOX | Une œuvre faisant partie de l’exposition sera présentée en exclusivité dans la « Art Box » du cinéma UGC situé Rue Stassart à Ixelles.

    LIVRES | Un livre de Philippe Azoury sera édité aux éditions Capricci à l’occasion de l’exposition. Et une librairie éphémère sera installée avec le concours de la librairie Tropismes.

    SESSION D’ECOUTE | Nous avons convié le label « I WILL PLAY THIS SONG ONCE AGAIN RECORDS », créé par Sylvain Chauveau et Florent Garnier, à organiser une session d’écoute autour du cinéma de Jim Jarmusch.

    HORS LES MURS | Projection spéciale à l’atelier 210

    Programme